Nature

La Basse-Côte-Nord, grandiose et accidentée, est l’une des dernières régions sauvages au Canada.

La ligne de côte basse est parsemée de milliers d’îles, d’anses, de passages secrets et aussi de plages de sable blanc. Les champs de coulées de blocailles et de moraines couvertes de mousse bleu-vert et de lichens s’étendent à perte de vue. Les rivières renommées à l’échelle internationale pour leur saumon de l’Atlantique traversent des rapides et des chutes à couper le souffle. Les grands espaces offrent une vue spectaculaire du Golfe du Saint-Laurent

La Côte présente divers environnements : littoral subarctique, étendue boréale et toundra. Elle fait partie des régions naturelles des collines de Mécatina et de la moyenne Saint-Augustin. Ses écosystèmes uniques et fragiles attirent des multitudes d’oiseaux et de canards marins, de loups marins et de baleines. Les étés frais alternent avec Les hivers froids et piquants accompagnés de fortes chutes de neige. Des icebergs du Groenland poussés vers le sud par le courant froid du Labrador peuvent être vus au large jusqu’au milieu de l’été. Des aurores boréales colorent le ciel par nuit claire.

En savoir plus!

Protéger les espèces sauvages

Malheureusement, cinq espèces marines qu’on trouve en Basse-Côte-Nord ont été désignées en voie de disparition ou menacées au Canada. Nous parlons de la grande baleine bleue, de la baleine blanche (béluga), de la tortue luth et de deux espèces de loups de mer. Ces espèces risquent de disparaître à jamais de la Côte. On considère le rorqual et le marsouin communs ainsi que l’ours polaire comme des espèces préoccupantes. Des efforts tant au niveau local que national se conjuguent pour aider au rétablissement de ces espèces aquatiques à risque.

Mammifères terrestres

On trouve également sur la Côte des petits et des gros mammifères en abondance. À moins que vous n’alliez à l’intérieur des terres, il est peu probable que vous rencontriez un caribou ou un orignal. Ce n’est pas vraiment le territoire de l’ours noir non plus, mais occasionnellement, il fait une incursion indésirable jusqu’aux camps des résidants. La présence des ours polaires est plus fréquente au printemps. Arrivés sur les glaces flottantes, ils s’en retournent rapidement vers le Nord. Les espèces d’animaux à fourrure les plus courantes le long de la Côte sont le renard arctique, le renard roux, la martre, le vison, le rat musqué, le castor, la belette et l’écureuil roux.

Vegetation

Quelque 666 espèces de plantes vasculaires poussent sur la Basse-Côte-Nord. En allant vers l’est, les espèces se raréfient en raison de la plus grande rudesse du climat et de la géologie. L’épinette noire et la tourbière prédominent sur cette terre stérile. En été et en automne, le sol est couvert d’un tapis spongieux fait de plantes à fruits, de fleurs sauvages, de lichens et de mousses. La cueillette de plusieurs fruits sauvages fort délicieux est une tradition locale. Parmi les petits fruits qui poussent dans la région, mentionnons la mûre arctique (chicouté), la canneberge, la camarine noire (mûre sauvage), le bleuet ainsi que les fruits du pain de perdrix et du cornouiller du Canada. Le thé du Labrador, le clajeux et le laurier des marais sont d’autres plantes communes. L’astragale de Fernald est une plante vivace rare qui pousse seulement dans la région de Blanc-Sablon et vraisemblablement dans la péninsule Northern de Terre-Neuve. On la trouve sur la crête des falaise et les versants des collines calcaires, où le vent empêche l’accumulation de la neige et permet ainsi au gel et au dégel d’arracher la végétation concurrente.

Poissons

On a dénombré soixante-cinq espèces de poissons dans les eaux de la Basse-Côte-Nord. Les étendues d’eau peu profonde sont d’importantes zones d’alimentation et de croissance en été pour les poissons démersaux ou de fond, y compris la morue et le flétan, et pour les poissons pélagiques, comme le saumon atlantique, le capelan, le hareng, le maquereau et le requin. Les canaux profonds fournissent des zones d’hivernage importantes. La plupart des poissons restent dans ces eaux toute l’année. De plus, on trouve des invertébrés comme l’étoile de mer, l’anémone de mer, le concombre de mer, la patelle, et le crabe en abondance sur les rivages rocheux.

Le déclin des stocks de morue de l’Atlantique Nord force la fermeture de cette pêcherie historique en 1992. Cette décision a une incidence majeure parce que la morue a déjà représenté 65 % des prises. Bien qu’il y ait encore certaines pêches de fond, les pêcheries se sont diversifiées et elles incluent aujourd’hui les mollusques et crustacés, le hareng, le maquereau et le capelan. Les usines saisonnières de transformation du poisson sont importantes pour la création d’emploi dans cette région éloignée. Quelques fermes d’aquaculture produisent la moule bleue et le pétoncle.

Oiseaux de mer

En 1833, le célèbre naturaliste John James Audubon a exploré le littoral, faisant collecte et croquis de cette grande variété d’oiseaux qu’on trouve dans la région. Depuis son passage ici, la Basse-Côte-Nord est une destination de premier ordre pour les ornithologues amateurs sérieux du monde entier. La richesse du milieu marin attire dans la région quatorze espèces d’oiseaux de mer pour se reproduire et élever leurs petits. Les poissons, comme le capelan, le lançon et le petit hareng constituent une part important de la nourriture du macareux moine, du guillemot et du petit pingouin. L’eider et autres canards de mer ainsi que les oiseaux de rivage se nourrissent de moules et de palourdes. En 1925, le gouvernement fédéral a établi six refuges d’oiseaux migrateurs sur la Côte afin de protéger les colonies d’oiseaux importantes au niveau national. Le Refuge d’oiseaux migrateurs de la baie de Brador accueille plus de 20 000 macareux, la plus grosse colonie de cet oiseau au Québec

Mammifères marins

Treize espèces de mammifères marins vivent dans les eaux froides de la Côte. L’espèce de loup marin la plus courante, le phoque du Groenland, migre de l’Arctique à la fin de l’hiver pour mettre bas dans le Golfe du Saint-Laurent. Les glaces flottantes fournissent un habitat important aux jeunes loups marins. Baleines, marsouins et dauphins s’attroupent le long du littoral en été et en automne, attirés par l’abondance du krill et du capelan. Aujourd’hui, il y a plus de baleines au large de la Basse-Côte-Nord que partout ailleurs dans le golfe.